En 2021, le CEVA, en tant que membre du Comité National Spécialisé Pêche et Aquaculture (CNSPA) piloté par France Agrimer, soumettait une étude pour l’évaluation et le suivi de la contribution sociale et économique de la filière Macroalgues à l’échelle nationale. Cette étude a été retenue par France Agrimer et le CEVA a pu contribuer à la rédaction du cahier des charges du marché public, par notamment l’identification des espèces pertinentes à intégrer à l’étude.
Le marché public est sous la responsabilité de France AgriMer, qui l’a notifié et qui assure, avec l’aide du CEVA, la constitution du comité de pilotage.
En Bretagne, le chiffre d’affaires annuel de la filière algues représenterait environ 400 millions d’euros (dont 125 millions d’euros en Pays de Brest, en 2019. Données CCI métropolitaine Bretagne Ouest), de la production à la commercialisation, en passant par la transformation. Le secteur d’activité moteur de la filière reste la cosmétique, avec plus de 65 entreprises qui travaillent sur le secteur, et qui emploient entre 2500 et 3000 personnes. Le Pays de Brest compte 880 emplois sur l’ensemble de la filière (+60% entre 2016 et 2019 – Adeupa2019).
L’ensemble des chiffres présentés ici sont souvent issus de différentes sources (principalement des projets de recherche portés par de multiples acteurs (IDEALG, 2010-2020/ANR, Breizhalg, 2012, EnAlgae, 2015, Netalgae, 2012-2016/Interreg, FAO, 2014 et 2018, Cluster Algues 2021, et POLISTR 2022), d’analyses bibliographiques et de la collecte de données issues d’entretiens auprès des acteurs de la filière) et sont généralement délivrés de manière ponctuelle, à des échelles spatiales variables, avec des biais et marges d’erreur certains. Aucun outil n’est aujourd’hui disponible permettant de régulièrement mettre à jour les informations économiques de la filière algue en France. Seul le questionnaire mis en place depuis maintenant quelques années par la DPMA (Source de données de l’Agreste) permet de recenser certains indicateurs tels que le nombre d’entreprises productrices (en micro, macro et spiruline), le volume et la valeur des ventes (dont les prix unitaires) …, et de représenter de manière cartographique des sites de production de spiruline par région. Les données déclaratives restent néanmoins aléatoires et incomplètes et il reste complexe d’agréger et de diffuser des données issues que de quelques PME de la filière macroalgue, principalement focalisées sur la vente d’algues.
Il est par ailleurs complexe d’estimer la part du chiffre d’affaires des entreprises transformatrices qui peut être directement attribuée à leurs activités de transformation des algues.
Ainsi, un besoin de consolider les données socio-économiques de la filière macroalgue en France et de les mettre à jour de manière récurrente (par le développement d’un outil) est nécessaire afin de :
1/ percevoir les dynamiques qui se jouent dans ce secteur, à une échelle française dans un premier temps,
2/ soutenir le développement de l.a.es filière macroalgue en favorisant la mise en commun d’outils de veille et de benchmark économique.
Aussi, un benchmark des outils existants au sein des autres pays où la filière algue est développée (dimension internationale) et où le marché de consommation est mature est proposé dans cette étude.
Le CEVA travaille actuellement à la localisation des activités économiques liées aux macroalgues et microalgues sur l’ensemble des façades françaises (recensement et localisation des structures sur la chaine de valeur) et dans ses missions de centre technique de transfert des connaissances sur le secteur, le CEVA pourra contribuer à rédiger un cahier des charges lié à ce besoin spécifique de la filière algues en France.
Le périmètre de l’étude concerne :
– les macroalgues couvrant l’ensemble des marchés de valorisation,
– tous les marchés des producteurs et consommateurs des pays identifiés comme proposant de nouveaux champs de développement ou mature (Pays-Bas, Irlande d’un côté et Chine, Indonésie, Corée du Sud, Japon, Chili, Norvège, Tanzanie de l’autre par exemple), le marché français faisant l’objet d’une étude particulière,
– la production, la consommation et l’import/export des pays concernés ci-dessus.
A suivre de près donc…