Une feuille de route de la DG AMPA vs. un plan de filière national macroalgues : quelle articulation ?

L’importance écologique des champs d’algues sauvages invite à la prudence quant à leur exploitation dans un contexte global de réchauffement climatique et l’algoculture des macroalgues n’est pas encore mature en France. Aussi, un des enjeux de ce plan de filière va être de concilier les objectifs de protection de l’environnement et d’atténuation du changement climatique avec le développement économique de la filière.

C’est pourquoi, afin de comprendre les enjeux qui entourent la filière algue française, ses multiples composantes, ses dynamiques et ses freins, l’idée de développer un plan national a rapidement émergé.

Depuis Juillet 2022, et à l’initiative du CEVA, les principaux acteurs de la filière se sont donc réunis au sein d’un Comité de pilotage restreint (rassemblant le CRPMEM Bzh, le CNPMEM, le CNC, la SPRARB, la CSAVM, la SBR, l’IA, et le CEVA), afin de déployer ce plan de filière. Un projet commun est donc en construction, avec pour objectif l’établissement d’un plan d’actions précis à horizon 5 ans, avec l’ensemble des Parties prenantes à l’échelle nationale, en France métropolitaine et dans les DOM, à destination des services de l’Etat.

Le plan de filière, au travers de l’animation de filière, doit donc définir une vision stratégique et collective précise des différentes parties prenantes de la filière algues française, accélérer leur structuration à l’échelle nationale pour les aider à répondre aux défis auxquels ils sont confrontés sur les plans économique, social et environnemental. Il devra participer au renforcement de son positionnement national en termes de compétitivité et de visibilité et concilier à la fois les enjeux économiques, de souveraineté alimentaire et environnementaux. Enfin, il devra faire le lien entre les maillons de la filière, ses parties prenantes et produire des actions visant à une meilleure concertation à l’échelle nationale.

Par ailleurs, malgré une volonté politique forte de l’État et des régions françaises, force est de constater que le développement et la structuration de la filière à l’échelle nationale peinent depuis de nombreuses années avec peu de lien entre les différentes initiatives régionales.

En conséquence, la DG AMPA, faisant suite au rapport sur l’algoculture remis par le CGAAER en 2022 et s’inscrivant dans la continuité des travaux menés par la Commission européenne sur les algues de cette dernière année, a souhaité construire un document national d’orientation, de portée générale, qui permette d’identifier les problèmes majeurs (par exemple : manque de données de production, manque de visibilité, accès à l’espace, acceptabilité sociétale, lisibilité du marché, débouchés, etc.) et proposer des leviers et des grandes actions transversales afin de favoriser le développement des filières algales.

Cette feuille de route s’attache à travailler sur toutes les algues et cyanobactéries : macroalgues, microalgues en France et OM, en eau de mer comme en eau douce, et sera à destination des professionnels et du grand public.

Ces 2 documents visent à fixer des objectifs avec des niveaux de granulométrie et à destination d’acteurs différents.

Néanmoins, l’ambition reste qu’une fois le plan de filière publié, à l’instar du plan Aquaculture d’avenir et de la feuille de route de la DG AMPA, sa mise en œuvre s’appuiera sur un comité de pilotage annuel qui aura pour mission de dresser un bilan régulier de l’avancée des actions en concertation avec toutes les parties prenantes. Il aura aussi pour rôle de maintenir le lien entre toutes les parties prenantes.