Une année 2020 riche en développements pour la filière européenne des macroalgues

Malgré les soubresauts économiques liés à la crise sanitaire, l’algoculture suscite un intérêt toujours croissant des investisseurs. L’année 2020 a vu les investissements dans le domaine de la production d’algues marines se multiplier, en France comme à l’international.

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La deuxième levée de fonds successive pour la société Algolesko

La société Algolesko, de Loctudy (Finistère) vient de lever 1,2 million d’euros auprès de 3 family offices bretons, pour sa culture d’algues bio en mer. Cette levée de fonds intervient seulement 18 mois  après avoir sécurisé un premier financement de 500 000 euros via la plateforme participative Gwenneg (prêt obligataire).

Algolesko exploite déjà une première concession en mer de 150 hectares au large de Lesconil. Avec 12 salariés, elle produit aujourd’hui 150 tonnes d’algues bio, principalement commercialisées en alimentation humaine.

Cette nouvelle levée de fonds va permettre de mettre en culture une seconde concession de 207 hectares en mer au large de Moëlan-sur-Mer, portant la capacité de production  à 500 tonnes d’ici 2 à 3 ans.

 

Des investissements qui se multiplient en Bretagne

Il y a quelques mois, c’est la société Symbiomer de Paimpol (Côtes d’Armor) qui annonçait une levée de fonds. La société, spécialisée dans la production de macro-algues (culture, récolte d’algues de rive, pêche d’algues de fond) exerce également des activités de pêche et d’aquaculture. Symbiomer vise trois marchés : l’agriculture, l’industrie agroalimentaire et la cosmétique.

Cette levée de fonds propres, appelée à supporter le développement de la société, a été menée avec le fonds Breizh Armor Capital, fonds de capital-investissement privé lancé à l’initiative du groupe Arkéa, de la Banque Populaire Grand Ouest-Crédit Maritime et de la Région Bretagne.

Les associés, Alexis Bouvet et Jean Farman, prévoient d’investir dans de nouveaux équipements de transformation sur un second site, afin de soutenir une hausse de leur production. Ils ambitionnent le recrutement d’une vingtaine de salariés dans les deux ans.

 

Une dynamique observée aussi ailleurs en Europe

Les acteurs internationaux ne sont pas en reste.  Au mois d’août 2020, c’est Ocean Rainforest, qui annonçait une levée de fonds de 1,5 millions de dollars, pour monter en échelle ses activités de culture de laminaires aux Iles Feroe.

Le tour de table était mené par le WWF américain (World Wildlife Fund – US) qui a annoncé un investissement de 850 000 dollars, afin d’aider au développement de cette activité répondant aux enjeux sociétaux et de conservation de la nature auxquels nous devons faire face.

La société Ocean Rainforest opère aujourd’hui une concession principale de 6 ha, hébergeant 45 km de lignes de culture, dans un fjord au Nord des Iles Feroe, mais travaille aussi sur un autre site plus exposé aux rudes conditions de l’Atlantique Nord, anticipant sur de futurs sites de culture off-shore.

 

Illustration : la récolte des cultures de laminaires – © Algolesko